On s'en doutait depuis qu'il avait effectué des essais privés au Maroc en juin dernier, Peugeot a confirmé la nouvelle ce mardi matin : Sébastien Loeb participera au Dakar 2016 en Amérique du Sud au volant d'une 2008 DKR. Il sera assisté de son fidèle navigateur, Daniel Elena, qui replonge donc dans le sport automobile.
Le constructeur de Sochaux engagera quatre buggies qui seront pilotés par Stéphane Peterhansel, Carlos Sainz et Cyril Despres. L'Alsacien fera ses premières armes au volant de son nouveau bolide la semaine prochaine, au rallye du Maroc du 3 au 9 octobre, où sera également engagé Carlos Sainz.
"Un grand défi"
Pour le nonuple champion du monde des rallyes, c'est un rêve qui se réalise. « Depuis que je cours en sport automobile, je me suis intéressé à tout type de discipline et le Dakar en fait partie », glisse-t-il. « C'est un grand défi que de découvrir cette épreuve et de piloter dans le désert. » Sébastien Loeb se montre enthousiaste face à cette nouvelle expérience.
Lorsque j'ai essayé la 2008 DKR en juin, elle m'avait beaucoup impressionnée et elle a encore progressé depuis. Ce qui m'a le plus marqué est de réaliser à quel point piloter la voiture du Dakar est une expérience complètement nouvelle. En WRC, j'ai eu l'habitude de contourner les obstacles mais, avec cette voiture, vous pouvez foncer dessus ! Bien sûr, être suffisamment en confiance pour attaquer de cette manière demande un petit temps d'adaptation !"
Sébastien Loeb
L'adaptation devra également se faire avec son coéquipier, puisqu'il a choisi Daniel Elena, qui n'a aucune expérience du rallye-raid. Loeb avait d'abord envisagé prendre un coéquipier expérimenté mais les liens qui l'unissent au Monégasque, avec lequel il a reporté neuf titres de champion du monde en signant 78 victoires, sont tels, qu'il ne pouvait partir avec personne d'autre.
Reste que la lecture de notes n'a rien à voir avec ce qu'elle est en WRC : « Jusqu'à maintenant, j'ai eu l'habitude de courir en me basant sur des notes très détaillées », explique le nouveau pilote Peugeot. « En rallye-raid, il faut parfois trouver la bonne piste et improviser sa trajectoire. »Daniel Elena connaît le poids de ses responsabilités. Il s'est ainsi astreint à un entraînement physique intensif pour être prêt.
Quelles ambitions ?
En sachant tout cela, Sébastien Loeb sait qu'il lui sera difficile d'envisager s'imposer dès sa première participation, ne serait-ce que parce qu'au sein de sa propre équipe, il affrontera la paire la plus expérimentée, constituée par Stéphane Peterhansel et Jean-Paul Cottret. En outre, les 2008 DKR risquent de souffrir face aux Mini.
Certes, les buggies Peugeot ont été totalement revus depuis l'épreuve de l'année dernière : ils sont plus longs, plus larges, pour gagner en stabilité mais ils se heurteront à un obstacle majeur : avec le retrait du Chili et du Pérou, la part réservée aux dunes où la Peugeot et ses deux roues motrices auraient dû exprimer leur aisance, est extrêmement limitée. Les Mini de Nasser Al-Attiyah et Nani Roma, avec leurs quatre roues motrices, seront donc largement favorites de l'épreuve qui s'élancera le 3 janvier de Buenos Aires pour arriver à Rosario le 16 janvier.
Chabot sur Toyota, Fouquet sur un buggy
Changement de cap pour Ronan Chabot, qui ne courra pas le prochain Dakar sur un buggy SMG mais sur un Toyota Hilux à quatre roues motrices, engagé officiellement par l'importateur français. Le Vendéen qui a participé 13 fois à l'épreuve sera navigué par son partenaire habituel, Gilles Pillot.
Quant au Girondin Laurent Fouquet, qui n'avait pas participé à la dernière édition, il revient sur l'épreuve, avec un buggy deux roues motrices, à moteur V8 Chevrolet, construit dans les ateliers familiaux de Beychac et Caillau et engagé par l'équipe Sodicars. Fouquet fera équipe avec un nouveau navigateur, Mayeul Barbet. L'homme est expérimenté et a l'avantage d'être un excellent mécanicien. Fouquet participera au rallye du Maroc la semaine prochaine, de même que Ronan Chabot. Voilà qui donne un intérêt tout particulier à cette épreuve.